" Réveil matin 15 heures, j'me réveille comme une fleur, marguerite, dans le Macadam a besoin d'un doliprane. Réveil matin 15 heures, j'me réveille comme une fleur, ça va Butch bien dormi ? pas de réponse tant pis . Putain les gars abusés qui c'est qui a fini le café ? oh ça va, ça va tu vas pas nous gonfler. Qu'est ce qui a Butchy t'as quelque chose à me dire? " « Oui. LA FERME BORDEL ! » - Je te demande pardon ? - « LA FERME BUCK, LA FERME ! C'est quand même pas compliqué bon sang ! JE VEUX LA PAIX ! » - Ouuh, mais c'est que tu vas te détendre et TOUT DE SUITE ! Tu vois moi aussi je peux gueuler ! Bref quoi qu'il en soit, écoutes moi bien : PETIT UN : Je vis en toi... muahaha comme la chanson dans le Roi Lion tu sais ? Celle qui parle de Mufasa et Simba et du coup ils chantent tous parce qu'il est mort et... - « Et on s'en fous de Mufasa, s'il te plaît tais-toi... » Butch se retourna dans son lit et posa son oreiller sur sa tête, en lançant une nouvelle fois, avec supplication « tais-toi... ! ». Seulement, et alors qu'il croyait enfin avoir la paix, ce cher Buck qui comme à son habitude prenait un malin plaisir à lui pourrir la vie, fit de nouveau raisonner son horrible petit voix dans sa tête, en même temps que la sonnerie de son réveil, l'achevant de par son discours stupide et vide de sens. - Et si j'ai pas envie ? HEIN ? Tu vas faire comment BUTCH ? Te cogner la tête contre le mur ? Histoire de bien t'assommer et tomber dans les pommes ? - « Remarque ce serait une... » Une fois de plus cet irrespectueux personnage, l'interrompit, l'empêchant ainsi de terminer sa phrase - Une bonne idée ? Je ne crois pas non. Tu peux toujours essayer, mais c'est toi qui vas souffrir et avoir l'air d'un abruti fini avec un oeuf de Pâques sur la tête après ! - Il marquait un point - Bref, tu veux entendre la fin de mon raisonnement Oui ou Non ? - « Non, NON, NON ! Ça va t'as gagné, je me lève ! » - Ah bah tu vois quand tu veux. - « En même temps avec un tel emmerdeur, tu crois que j'ai le choix ? Que je suis libre de mes actes ? JE NE CROIS PAS NON ! » - Héhé, d'un autre côté tu ne peux pas te débarrasser de moi mon cher Butch, n'oublie pas que JE VIS EN TOI ! - « Tu sais quoi ? Je ne relèverai même pas. » lui répondit-il, concluant par la même occasion le débat matinale tout aussi futile que ridicule, entre lui et Lui. Et bien que Buck s'y prenne comme un pied et chante comme une truie, il devait bien avouer qu'il fallait mieux entendre cela que d'être sourd.

Quoi qu'il en soit, il se dépêcha de rejoindre la salle de bain et c'est non sans un certain besoin de se détendre qu'il fit durer ce moment de tranquillité loin de Buck et de ses références musicales à deux balles, il ne l'embêtait que très rarement dans la douche, du raffut des automobilistes et de la voisine du dessus qui recevait visiblement bien plus de visites masculines qu'elle ne voulait bien l'admettre. Une fois qu'il se fut bien brûlé la peau, il se décida à sortir et c'est après avoir enfilé son uniforme d'agent de sécurité qu'il quitta la salle de bain. Le temps est une chose étrange, pourquoi ne peut-il pas rester stable ? C'est la question, inutile, qui tournait dans la tête de Butch tandis qu'il vidait une tasse de café, les doigts tapotant la table et les yeux fixé sur l'horloge. Son tic tac incessant le rendait dingue, comme la brise qui faisait trembler les volets. Dans un accès douloureux le grand brun se leva, il ne supportait plus sa torpeur. Évidemment il pouvait se dire que c'était moins pire qu'avant, mais était-ce réellement un soulagement de le savoir ? Il n'était pas sûr. Non ce n'était pas moins pire, pour preuve il était piégé. Il se sentait tout simplement enfermé. Avec Buck ce qui n'arrangerait rien à son état. Étrangement, ses réflexions, si tranchantes soient-elles, n'arrivaient pas à le faire sortir de sa brume. Peu importe. Il tendit la main vers un paquet de cigarette, mais même avant de l'ouvrir il sut qu'il était vide. Il l'écrasa entre ses doigts avec un grognement agacé. Glissant une main dans ses mèches brunes, il balança le paquet désespérément vide et s'avança vers le miroir. Rapide inspection de lui-même. Ses yeux sombres lui rendaient, comme d'habitude, un regard vide et glacé. Il pencha légèrement la tête et leva une main, glissant un doigt contre la surface froide. Il se vit prendre un sourire suffisant via le miroir. Il retira sa main et posa ses doigts sur les lèvres comme s'il doutait qu'il puisse produire un tel sourire. Mais c'était bien lui. Il recula de deux pas puis se détourna complètement. S'avançant vers le téléphone il enclencha le répondeur qui clignotait inlassablement. Aussitôt des voix s'élevèrent, les unes après les autres.

« Hey mec, ce soir y a une fête ça te dit ? Soirée tequila ! Faudrait que tu te ramènes, rappelle moi ! ... BIP ... Salut Butch, tu te souviens de moi ? La fille au bar hier, si tu fais rien ce soir, vient me voir, bisou bisou. ... BIP ... Butch ? Tu es là ? C'est maman, voilà j'ai eu un coup de téléphone du Docteur, il dit qu'il aimerait bien avoir de tes nouvelles, et nous aussi... Téléphone-nous mon chéri tu... »
« Arrête de m'appeler ! » Cria t-il d'un seul coup en tapant sur le répondeur qui fit taire la voix de sa mère adoptive.

Il se mit à faire les cent pas dans la pièce, ses mains agrippant ses mèches brunes, les yeux tournant dans tous les coins si rapidement qu'en les regardant on aurait presque eu le tournis. Sa respiration accélérée était bruyante, son corps traversé de frisson désagréable et ses muscles tendu nerveusement. Il fallait qu'il sorte. Buck ne s'était pas totalement fourvoyé en me réveillant et il devait bien admettre que malgré qu'il se soit montré quelques peu ronchon et grognon avec lui, il avait eu raison de le sortir du lit. Il n'allait tout de même pas passer l'intégralité de la journée à dormir. Il inspira profondément et fit le tour de sa chambre pour récupérer ses affaires. Portable, casquette, ceinture avec sa chère matraque et clé de voiture. Une fois celle-ci bouclé il attrapa sa veste et quitta sa taverne. Il ne prononça pas un mot, essayant fortement de ne pas faire apparaître dans son esprit la personne qu'il souhaitait aller voir. Mais à peine avait-il fait l'effort de la chasser que Buck s'écria aussitôt. - Oh que non ! Je te préviens tu ne vas pas la voir mon petit pote ! - « Je fais ce que je veux, je te signals que ce corps était le mien avant que tu viennes ! » - Et qu'est-ce que tu feras si, un jour, tu perds le contrôle et qu'elle meurt ? Hein ? -

« LA FERME ! Je te jure ferme la Buck ! » S'écria t-il avec fureur, une telle fureur que les mots n'avaient pas seulement raisonnés dans sa tête mais avait également franchi ses lèvres.

Un groupe d'étudiantes lui jeta un regard inquiet et il les foudroya d'un coup d'oeil noir avant de monter dans la voiture qui portait le logo de Berkeley. Il prit un moment pour reprendre contenance, ses mains tremblantes contre le cuir du volant. Ses sautes d'humeur étaient fréquentes, bien que personne ne sache pourquoi. Il était capable de passer du calme à la fureur en deux secondes sans juste milieu, tout comme il pouvait devenir un véritable ange malgré son âme des plus noirs. La voiture démarra et il quitta The Milky Way Residence pour prendre le chemin de l'université. Placardant un sourire arrogant sur son visage et glissant une paire de lunette de soleil devant ses yeux. Il alluma la radio et monta le son comme si cela pouvait faire taire la voix de Buck, mais son accès de colère semblait l'avoir calmé. Pour le moment. S'il se dépêchait il arriverait peut-être à l'intercepter avant son premier cours. Était-ce bien ? Bien sûr que non. Si il était raisonnable il mettrait le plus de distance possible entre Braxys et lui, ou plutôt Buck. Mais il ne pouvait lutter contre l'envie de la voir. Cela était d'autant plus troublant pour lui qui n'avait jamais réellement recherché la compagnie des femmes. Il se disait, pour sa défense, qu'elle avait quelque chose de plus que les autres. Mais ça n'arrivait pas à calmer Buck et encore moins lui. Lui qui ne ressentait pratiquement jamais la peur en était continuellement assiégée lorsqu'il était en sa présence. Il fit une halte au tabac avant de prendre la direction des maisons de Confréries. Il retira sa casquette et la délaissa sur le siège passager, jetant un coup d'œil à son reflet dans le rétroviseur il quitta l'habitacle de la Ford et s'engagea dans l'allée où s'alignait les grandes maisons. Son cœur battait fortement et Buck se déchaînait dans sa tête mais il l'ignorait. Il se trouva bientôt en face de la maison des Iotas et s'appuya contre un arbre en face de celle-ci. Plaçant une cigarette entre ses lèvres qu'il enflamma d'un coup de briquet, glissant une main dans sa poche il leva les yeux au ciel l'observant avec un intérêt étrange. Butch éprouva un sentiment d'excitation agréable, presque aussi agréable que lorsqu'il empoignait son bien connu couteau. Il retira ses lunettes de soleil et les coinça dans le col de son t-shirt. Ses cheveux bruns tombaient sur son front avec une sorte d'élégance désinvolte qui n'était pas donnée à tout le monde.

- Je continue à dire que c'est une très mauvaise idée... - Se manifesta à nouveau Buck. « Je m'en fous de ce que tu penses, maintenant tu te tais, imbécile. » Trancha-t-il d'un ton cassant et sans réplique dans sa tête. - Oh, ça va hein ! C'toi l'imbécile d'abord ! -