Sujet: I am your brother, you forgot ? • Edward A. Dim 23 Jan - 20:07
« Chacun avec sa peine. Que le temps nous apprenne. A nous aimer. En frère »
Pourquoi nous rendons nous compte de la valeur des choses que quand nous les avons perdu ? Pourquoi la vie décide soudainement de partir en couilles sans que nous ne puissions rien faire ? Je n’avais rien pu faire, tout était allé trop vite. Je me retrouvais comme seul, désemparé, ne sachant pas vers qui me tourner. La femme de ma vie était partit, m’avait lâchement trahi et trompé, mon modèle était à l’hôpital, incapable de reconnaître qui que ce soit et moi j’étais au milieu, comme un con, totalement impuissant. Pour l’instant, je n’étais allé voir Max qu’une seule fois depuis son accident. Il m’avait été insupportable de le voir dans l’état dans lequel il se trouvait et de savoir qu’il ne reconnaissait plus rien ni personne. Mon égo en avait prit un coup. Moi, Nathaniel, son petit frère, il ne m’avait pas reconnu ? Je l’avais regardé, sa tête rasée, ses yeux inquiets et étrangement vides, sa perte de mémoire. Ce jour-là, j’avais été au bord de pleurer devant lui, mais je m’étais retenu. Surement par fierté, mais aussi parce que je voyais qu’il n’y pouvait rien et que cela le rendait aussi triste que moi, qu’il ne sache plus qui il était. Ce jour-là, je lui avais promis de veiller sur Zadig, mon neveu. J’espérais qu’au fond de lui il sache de qui je parlais et j’étais intimement convaincu qu’il le savait. Depuis cette visite datant de quelques jours, je n’avais pas eu le courage d’y retourner. Nos parents m’appelaient pratiquement tous les jours. Et moi, pour faire face à tout cela, je me plongeais dans mes bouquins et mes études. Ils étaient ma meilleure arme pour ne pas sombrer. J’avais comme l’impression que tout partait en vrille depuis quelques mois. La trahison de Naomi, l’accident de Maxwell, qu’est-ce qui allait encore me tomber dessus ? Je savais que je pouvais compter sur mes amis, mais bizarrement je me sentais étrangement seul. Mon grand-frère, mon modèle, mon mentor n’était plus avec moi. Il n’était plus là pour me guider, pour me soutenir. En parlant d’aîné, je me mis alors à penser à Edward. Le jumeau de Max. Je ne l’avais pas vu depuis l’accident de Maxwell et je n’avais pas la moindre idée de comment il vivait cette situation. Nos rapports avaient toujours assez été compliqués entre nous deux. Si je m’étais toujours parfaitement entendu avec Maxwell, il n’en était pas vraiment la même chose avec Edward. Mais il restait mon frère et je l’aimais malgré tout, bien que souvent, je faisais tout pour ne pas le réaliser. Comme Max était le jumeau d’Eddy, je n’osais imaginer l’état dans lequel devait être Edward. Ma peine à moi était déjà immense alors entre jumeaux, cela devait surement être multiplié par deux. J’étais actuellement allongé sur le lit, les mains derrière la tête, fixant le plafond. Une question tourmentait mon esprit depuis quelques minutes : devais-je appeler ou aller rendre visite à Edward ? Je ne savais pas si c’était vraiment une bonne idée, s’il apprécierait de me voir débarquer chez lui, un dimanche après-midi. Je ne savais même pas s’il était chez lui. Mon cœur me dictait d’aller prendre de ses nouvelles et ma raison me rappelait que même étant dans la même confrérie désormais, nos rapports n’avaient pas si grandement évolué pour l’instant. Je me tâtais, pesais le pour et le contre et finalement, préférant ne pas me poser de questions du tout, je me levai d’un bond, attrapai mes clés de voiture, ma veste et sortis de ma chambre. Alors que je traversai les couloirs de la maison de confrérie des Alphas pour rejoindre le parking où m’attendait ma voiture, je ne croisai personne. Ils devaient sans doute tous être dans leur chambre à travailler ou en ville. Une fois au volant de ma voiture, il ne me fallut qu’une petite dizaine de minutes pour arriver au logement d’Edward. Bon à priori il était là à la vue de la voiture garé devant sa maison. Au moins, je ne m’étais pas déplacé pour rien. Enfin, mieux valait ne pas crier victoire trop vite, cela ne m’étonnerait pas que mon cher frère me referme la porte au nez en me voyant. Bref, ce n’était pas le moment de penser à cela, maintenant que j’étais là je devais assumer ! Je sortis de ma voiture et après avoir vérifié qu’elle était correctement fermée à clé, je me présentais devant la porte d’entrée du domicile d’Edward. Après une légère inspiration, je posais mon doigt sur la sonnette. Un bref coup et j’attendais. Il ne mit pas longtemps à m’ouvrir et sembla assez surpris de me voir devant lui. Oui bon moi non plus je ne savais pas vraiment ce que je faisais là. Mais devoir de famille oblige ! « Salut Edward ». Je me passais la main derrière la nuque, signe de mon malaise. Je ne me sentais pas à ma place devant Edward et j’attendais tout bonnement qu’il me ferme la porte au nez.
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