the great escape
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But you left away...

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MessageSujet: But you left away... But you left away... EmptyMar 6 Juil - 4:18


«J’étais sa main droite, maintenant je suis un fantôme..
Ce n’est pas difficile, c’est juste insupportable...»



But you left away... Npgis4 But you left away... 001ss1
Intoxicate & Rose delight.

Citation :
Dis moi… Comment on fait lorsqu’on ne sait plus comment avancer ? Hein ? Comment on fait pour continuer de marcher la tête haute alors que tout nous tire vers le bas ? J’aurais aimé naitre aussi fortes que certaines. J’aurais aimé pouvoir tout oublier comme elles le font si facilement. Tu sais, je parle de celles qui noient leurs restes de croyances accoudées à un bar… Elles n’ont pas peur de s’écorcher le foie avec une vieille bouteille d’alcool. Ces filles-là, elles ne craignent jamais rien. Elles ont tout compris quand elles se saoulent en lisant leur destin au fond de leur verre complètement vide. Parce que c’est comme ça qu’il faut faire. Il faudrait arriver à oublier la vie à longueur de journée. Et moi, il faudrait que j’oublie ton nom à longueur de journée. Juste pour savoir ce que ça fait d’être heureuse. Ca fait tellement longtemps que j’ai perdu les saveurs du bonheur. Tellement longtemps que j’erre dans la vie sans but précis. En réalité, non, ça ne fait pas si longtemps. J’crois que j’ai juste perdu la notion du temps. J’ai du mal à me souvenir de quel jour on est, j’ai même du mal à différencier la nuit du jour. Je passe mes heures à lire des romans à l’eau de rose pour me convaincre que comme eux, tu me reviendras. Parce que j’sais pas toi, mais moi, j’ai besoin d’espoir pour exister. Tu aurais été à côté de moi, je sais déjà ce que tu m’aurais murmuré… « Sasha, il est temps que tu grandisses… Ca fait partie de la vie. Arrête d’être idéaliste, de croire que le mal n’existe pas & que tout est beau. Et par pitié, arrête d’avoir peur. J’serai là moi, quand la vérité te tombera dessus, quand la réalité te brûlera le cerveau & te donnera la gerbe. J’serai là, moi. Parce que t’es ma meilleure amie, et qu’une meilleure amie, on en a qu’une. » En fait, tu me les as déjà murmurés… J’pensais avoir oublié, mais tu vois, même ça c’est tatoué sur ma peau. Une petite douleur au creux du cœur. Infime. Mais pleins de petites douleurs, ça finit toujours par te tuer. Tu sais Benjamin, quand tu m’as raconté tout cela ? Bah moi j’y ai cru. J’y ai cru autant que je croyais au prince charmant petite, autant qu’une mélodie de piano qui te met à l’envers… Mais regarde aujourd’hui. La réalité, j’sais enfin ce que c’est. Et toi pourtant, tu n’es pas là. Tu t’es enfui avec elle, & tu ne m’as même pas laissée le temps de te pardonner. Je n’en aurais pas eu le courage, mais j’aurais quand même souhaité que tu squattes mon palier de chambre de petite étudiante jusqu’ ce que j’accepte de t’écouter, histoire de sentir que tu tenais quand même un peu à moi. Maintenant ? Je passe mes nuits à chialer & mes journées à sourire pour donner l’illusion d’être comblée. Les gens ont de la chance, tu sais très bien que j’ai toujours été une bonne comédienne. J’te déteste. J’te hais tellement Ben’ que si t’étais là, j’aurais pas hésité longtemps avant de t’enfoncer un pieu dans le cœur. Mais t’es pas là. Finalement, j’suis aussi forte que toutes ces filles… Parce que je suis humaine. Et qu’être humaine c’est être forte.

Sasha, à sa fenêtre, relisait une fois de plus la lettre qu’elle avait écrite à l’attention de son meilleur ami, quelques mois plus tôt. Ses yeux, embués comme toujours, louchaient vers l’extérieur sans apporter aucune information au cerveau. Comme après une putain de piqure de bonheur. Lorsque le liquide coule dans vos veines, froid, et que peu à peu, le monde se dérobe sous vos pieds. Lorsque vous volez et que votre cerveau ne capte plus rien, si ce n’est les signaux de folie qui scindent votre corps. Vous êtes alors dans une transe éphémère, et au réveil, vous n’aurez plus que vos yeux pour pleurer, vos yeux pour hurler. Va-t’en Benjamin, arrête de me hanter, je t’en supplie… La jeune femme sentit qu’elle allait une nouvelle fois chavirer dans cet état lamentable qui était toujours suivi de spasmes de tristesse. Va-t’en Benjamin, arrête de me hanter, je t’en supplie… Pourquoi n’arrivait-elle pas à faire comme lui ? Pourquoi n’allait-elle pas donné un gosse au premier venu ? Pourquoi ne s’en allait-elle pas se marier, comme ça, juste pour essayer ? Va-t’en Benjamin, arrête de me hanter, je t’en supplie… Sans comprendre comment ni pourquoi, la belle Sasha eut soudain un élan de courage inespéré. Parce que si lui n’était pas décidé à sortir de son esprit, elle déciderait pour lui. Elle était maître d’elle-même, peut-être même maître de son destin. Du moins, elle voulait y croire encore un peu. Si elle ne lui était pas indispensable, alors lui non plus ne l’était pas. Une vie à entreprendre. Peut-être était-il temps de commencer… Ou plutôt de continuer. Voilà, ne plus réfléchir & avancer tête baissée. Déchirer une lettre en deux, la balancer dans la corbeille, inspirer profondément & courir sous la douche, trébucher & en sortir sans avoir été mouillée, finalement. Et si vivre commençait par cela ? Et si respirer correctement débuterait après ces quelques gestes ? Il suffisait certainement de le vouloir… Le vouloir.

Sasha portait à présent une robe noire. Simple. Mais noire. Il était grand temps de faire son deuil. Et pourquoi pas maintenant ? Pourquoi pas là, en pleine nuit, alors que tout le monde dormait profondément ? Plus rien ne l’arrêterait ce soir. Parce que c’était la rage qui la poussait à agir de la sorte, et que cette putain de sensation d’en avoir après le monde entier pouvait vous pousser très loin dans vos retranchements. Une lettre déchirée ramassée, un taxi appelé, quelques billets donnés, une direction. Tout allait si vite. Il fallait faire vite pour ne pas perdre de vue cette sensation éphémère d’être plus forte que le vent. Mais à trop courir devant celui, on se ramasse toujours. Elle allait en faire les frais, d’ici peu, sans même le savoir. Sasha, arrête-toi… Ca ne sert à rien. Il est tard, les rues sont vides. Et tu vas foutre quoi exactement dehors, à cette heure-là ? Un deuil ridicule ? T’as plus trois ans, ressaisis-toi… Va te coucher, & attend demain. Attend que la rage se soit dissipée. Attend de retrouver la vue… Merde Sasha, grandis ! Sa conscience se la jouait à la Vilammée. Quelle ironie. Grandir, c’était rester gosse. Grandir rimait avec stupidité. Alors elle était déjà très grande… Bien plus que les autres. Parce que sa stupidité l’avait emmenée à tomber amoureuse de son meilleur ami, à se faire embrasser par celui-ci et à en devenir dépendante. Ca oui, elle était grande.

Grande comme cet arbre là, au fond du parc. Grande comme l’ombre qu’il projetait sur le sol, et ce grâce à la lune. Sasha écarta les bras, bascula la tète en arrière, regarda le ciel étoilé et tournoya sur elle-même pour finir par éclater de rire. Un rire cristallin qui fit écho dans la nuit. Plus rien ne comptait sinon sa liberté. Libre, enfin… Elle riait à s’en déchirer l’estomac, elle tournoyait à en rendre jaloux les oiseaux Libre, enfin… Elle titubait comme jamais & aimait être sur Terre comme jamais elle ne l’avait aimé. Libre, enfin… Et la silhouette de Benjamin, au loin… Elle aurait pu le reconnaître entre mille, et la nuit n’y faisait rien. Ils s’étaient trop souvent observés, trop souvent effleurés. Elle fit un sourire dans le vide, voyant qu’il la dévisageait du regard & lui cria quelques mots :

SASHA ▬ Viens danser avec moi Ben’… Viens jouer avec les oiseaux!

Finalement, elle aussi savait être forte comme certaines… Et noyer ses restes de lucidité dans l’alcool…
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MessageSujet: Re: But you left away... But you left away... EmptyDim 11 Juil - 11:18

Sasha&Benjamin

But you left away... Xanarmava168-1-1d68ae0 But you left away... Paris0
this is our last chance, give me your hands.

Putain de cigarettes. Un bruit sourd raisonna dans la chambre, s’en suivit une quinte de toux… Et puis une paire de jurons. Le souffle court, le regard égaré sur un lavabo tâché de quelques empreintes rouges, Benjamin tentait vainement de reprendre un rythme de respiration constant. Tête posée contre le miroir face à lui, c’est à peine s’il osait redresser le visage. Pourquoi avait-il fallu que le diable l’empoigne par les poumons pour le rappeler à lui ? A croire que la mort n’était pas prête à lâcher prise… Un soupire se fit alors entendre. Quelle pitoyable situation : ne pas avoir assez d’argent, c’est ne pas avoir le droit de vivre. Hé bien que ce foutu cancer le consume à petit feu : pour rien au monde il ne baisserait les bras. Pour elles… Pensée qui arracha un léger sourire au jeune homme alors que, une main posée contre sa poitrine douloureuse, il se laissait glisser contre le mur de sa salle de bain. Comme quoi, il fallait croire que toute part de bonheur méritait son taux de souffrance. Un mariage et la naissance d’un petit ange valait toutes les douleurs du monde. Le reste n’avait pas grande importance. Et dans quelques jours, il pourrait enfin les serrer toutes les deux, Esthell & Max, dans ses bras. Isolés tout trois dans leur petit Paradis que nul être ne pourra percer ou même détruire… Ou presque. Main plongée au creux de sa poche, le garçon ressorti malgré tout l’une de ses dernières cigarettes. Avec celle-ci, il ne lui en restait désormais plus que trois. Trois foutues billets vers l’enfer, et ensuite il arrêterait. Un léger rire transperça le silence de la pièce alors qu’il pinçait entre ses lèvres sa sèche bien-aimée avant de l’allumer. Au diable l’enfer, la mort patienterait encore un peu.

Quelle heure était-il ? Quel temps faisait-il ? Le regard las et fatigué, Benjamin se redressa difficilement. S’endormir sur le carrelage d’un sol de salle de bain… Pas terrible pour y passer la nuit. Des gestes incertains et vacillants. Quelques toussotements égarés en route, et le voilà qui c’était relevé. Merde, minuit passé… Mais impossible pour lui de pouvoir désormais retrouver le doux confort de ses draps. L’insomnie n’était plus quelque chose d’inhabituel chez lui désormais. Qu’à cela ne tienne, il s’endormait sans doute aux côtés d’un arbre, dans le parc, comme toujours. Attrapant alors finalement sa veste, le Thêta quitta nonchalamment les lieux, faisant en sorte de ne pas éveiller ses colocataires.

Ah douce fraîcheur nocturne. Une légère brise s’était mise à souffler, un sourire étirait désormais les lèvres du garçon. L’avantage des ballades au beau milieu de la nuit, c’est que les rencontres étaient rares, voir quasi inexistantes. De temps à autre, quelques adolescents revenaient de leurs fêtes, complètement bourrés. Mais en dehors de ça… Les gens sobres étaient plutôt exceptionnels à une telle heure. Un doux souvenir lui vint alors en mémoire : cette soirée. Celle qui avait changé deux vies. Celle de sa fiancée, et la sienne. Dire que l’alcool et la dépression avait joué un rôle majeur dans leur rapprochement n’était pas mentir. C’est ainsi que deux âmes-sœurs se sont trouvées, et soutenues. Néanmoins, le jeune Vilammée reprit bien vite ses esprits alors qu’au loin, une silhouette se dessinait peu à peu face à lui. Finalement, sous les rayons pâles et blafards de la Lune, il reconnu sans aucune hésitation les traits de son visage. Le cœur du garçon loupa un battement, deux peut-être ; et il se figea. Seigneur, que faisait-elle ici ? A sa connaissance, jamais n’avait jamais réellement sécher le couvre-feu du campus… Quelle était alors la raison de sa présence au beau milieu du parc ? Sceptique et soucieux, le garçon finit par baisser doucement le visage. Lui qui s’était juré de fuir cette rencontre… Le voilà confronté à ses démons de la nuit. Les questions se bousculaient dans son esprit, de même que les doutes. Quel était le comportement à adopter ? Fuir ou rester ? Mais à vrai dire, il n’eût guère le temps de songer plus longtemps à la chose : sa présence avait été remarquée, et la voix de son amie s’adressa sans tarder à lui. Pour toute réponse, Benjamin ferma doucement les yeux en se pinçant l’arrête du nez. Un soupire accompagna son geste.

benjamin _ « Sasha… »

Il fronça doucement les sourcils tout en s’avançant finalement dans sa direction. Impossible pour lui de respirer. L’expression dévoilant son inquiétude, il ne prit pas la peine d’en ajouter davantage. Cernant très rapidement l’état dans lequel elle s’était mise, il la toisa, l’espace d’une poignée de seconde, le regard perdu et la bouche entrouverte. Aucune parole n’était réellement nécessaire à vrai dire. Si elle était dans un tel état, probablement était-ce pas sa faute… Coupable comme toujours d’une chose qu’il n’était parvenu à contrôler. Un grognement s’échappa alors soudainement de ses lèvres : la poigne ferme, Benjamin s’empara de l’un des bras de l’Alpha, l’obligeant à se tourner vers lui. Leurs regards se croisèrent alors, une fois pour toute.

benjamin _ « J’peux savoir à quoi tu joues ? T’es à peine capable de tenir debout… »

C’est avec une certaine rage non dissimulée qu’il cracha ces mots. Exaspération envers son état ou sa culpabilité ? Il l’ignorait. La seule certitude étant que, pour l’heure, rien ne servait à hausser la voix. Finalement, le Thêta se résolu à baisser doucement le visage, fuyant son regard tout en lâchant un soupire de lassitude. Pourquoi se reconnaissait-il subitement dans cette image typique du malheureux alcoolique ? Relâchant son poignet, le garçon se contenta de glisser sa main dans la sienne ; tournant les talons pour l’attirer dans sa marche. Au fond, ce soir n’était pas tellement une occasion pour réprimander la jeune femme pour sa bêtise : mieux valait-il qu’il garde le silence pour toute arme, en veillant par la même occasion sur elle. Alors que les étoiles illuminaient en douceur leur chemin, c’est aux côtés d’un arbre imposant que l’étudiant freina subitement ses pas. Relâchant la main de la jeune femme, il s’en éloigna pour aller s’installer au pied du tronc. Satané tabac… Ca n’tiendrait qu’à lui, il en consumerait bien tout un paquet à cette heure-ci. Ne cherchant pas à déposer son attention sur elle, yeux cloués au sol, Benjamin reprit finalement à voix basse :

benjamin _ « Je sais que tu n’vas sans doute rien comprendre de c’que je vais te dire ; et sans doute l’auras-tu oublié le lendemain… Mais… »

Se pinçant lentement l’arrête du nez du bout des doigts, Benjamin encercla ses genoux de ses bras tout en laissant son regarde vagabonder sur l’obscurité des environs. Se pinçant les lèvres, il fini par reprendre :

benjamin _ « Je suis désolé. Pour tout ce qui s’est passé… Je sais que ça n’réparera sans doute pas grand-chose, mais… J’ai bon espoir qu’un jour on puisse de nouveau rire ensemble, comme avant. Et peut-être que… »

Un léger sourire sans grand amusement fini par étirer ses lèvres alors qu’il se taisait brusquement. Ca n’en valait pas la peine…

benjamin _ « Tss… Je parle à une femme complètement HS qui doit à peine entendre un mot sur deux. J’suis vraiment désespéré. T’aurais pas gardé une bouteille sur toi bien sûr ? Parce que finalement, moi aussi j’aimerais bien jouer avec les oiseaux. »
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MessageSujet: Re: But you left away... But you left away... EmptyJeu 5 Aoû - 15:53

C'que c'était mal, ce qu'elle faisait. C'que c'était minable. C'était même plus que ça. C'était se mettre dans un état lamentable pour oublier ce qui la tourmentait depuis des semaines, des mois peut-être, elle n'en était plus très sûre. Sasha ne le savait pas encore, mais le retour à la réalité serait brutal. Elle était en train de s'avouer vaincue. Elle qui avait appris à se battre pour l'intégrité se retrouvait dans la peau d'une de ces filles au fond du gouffre. Mais était-elle vraiment au fond du gouffre ? Et si c'était le cas, comment pouvait-elle savoir qu'elle avait bien touché le sol ? Parce qu'on ne pouvait pas prédire la fin de sa chute, on ne pouvait jamais être certain d'être arrivé au bout du cauchemar. Si elle avait su qu'elle était bien arrivée en bas ou non, elle aurait peut-être eu le courage de remonter, de se battre encore un peu. Mais elle n'en savait rien. Strictement rien. Alors elle avait fait comme tout le monde, elle avait fait comme Esthell, cette fille qui, à une époque avait compté pour elle. Se saouler pour noyer ses restes de lucidité. Se noyer pour survivre. Survivre quelques heures pour crever un peu plus au réveil. Parce que ce n'était ni plus ni moins que ça, l'alcool : des paradoxes à l'état pur. Rire alors que nos yeux de demandent qu'à hurler leur peine. Pleurer alors que Saez taille des sourires au couteau sur les joues des princesses. Crier alors que l'on a strictement rien à dire, que la compagnie du silence nous protège des regrets. Se taire tout en sentant notre cœur se débattre pour nous fracasser la cage thoracique, histoire de pouvoir exploser et balayer d'un revers de battement tous les idéaux de l'autre. L'alcool, c'était faire le contraire de nos envies, toujours. Ce serait bien, rien qu'une fois, de se laisser aller, d'être soi-même et d'envoyer à l'autre ces mots qui vous rappent les lèvres. Ça aurait été bien que pour une fois Sasha ouvre sa bouche de gueule de pauvre pour dire à Benjamin ô combien elle le méprisait, ça aurait été bien qu'elle lui découse les fils du cœur comme il l'avait fait avec elle. Au moins, elle aurait eu la sensation en se réveillant que l'alcool pouvait aussi faire des miracles, de temps en temps. Et elle, elle se serait sentie héroïne, quelques heures, juste le temps que les remords reprennent le dessus. Ça n'aurait pas duré longtemps, certes, mais juste assez pour qu'elle puisse respirer à s'en faire exploser les poumons, même si ce n'était qu'une inspiration. Elle aurait compris qu'derrière tout ça, il y avait encore les exhalaisons aux arômes du bonheur, tout simplement...

BENJAMIN ▬ J’peux savoir à quoi tu joues ? T’es à peine capable de tenir debout…

Qu'est-ce qu'il lui prenait, à lui faire la morale, comme ça ? Elle n'était plus vraiment consciente mais elle n'avait pas bu à en tomber dans le néant non plus. Elle gardait certaines valeurs, bien qu'il ne semblât pas s'en apercevoir. Bien sûr qu'elle était capable de tenir debout. Elle titubait légèrement mais elle était arrivée jusqu'ici non ? sans se bousiller les genoux, sans s'encastrer des cailloux dans la chair. Et de toute façon, d'où se permettait-il de lui sortir de vieux reproches alors que le seul qui méritait un blâme dans ce parc, c'était lui ? Et puis putain c'qu'il lui faisait mal là, à lui serrer le bras comme on sert un matériaux dans des étaux. Alors il était comme ça, le nouveau Benjamin ? Incapable de s'expliquer dans les règles de l'art ? Seulement doué pour mettre les blondes en cloque ? A quoi jouait-elle, qu'il lui demandait le beau brun prétentieux ? Ni plus ni moins qu'au même jeu qu'Esthell : boire pour faire pitié et amadouer les mecs. C'était bien ça qu'il aimait Benzizi non ? Les blondes enfouies sous des verres d'alcool avec un ventre tellement gros qu'elles ont du mal à se regarder l'entrejambe ? Ce qu'elle pouvait être conne, à tenter vainement de ressembler à une fille qu'elle n'était pas, simplement pour qu'il la regarde, comme avant que tout se casse la gueule. Le pire, c'était que son imagination lui jouait seulement un mauvais tour. Parce qu'elle avait fini par accepter qu'il soit avec une autre que lui, mais l'alcool semblait faire ressurgir ses vieux démons. Amoureuse de son meilleur ami qui lui a offert son âme à une autre... C'que ça pouvait être triste et cruel, la vie, parfois...


SASHA ▬ A quoi je joue, moi ? Au même jeu que vous tous ! J'fais comme vous... J'oublie que le monde ne tourne pas rond, c'tout ! Il n'y a que moi qui tourne en rond ! Rond rond roooooooond. (La jeune femme fait plusieurs tours sur elle-meme et se rattrape à Ben). Et toi, toi mon toi, toi toi mon tout mon toi, tu joues à quoi ? A part arracher le cœur des petites filles ? J'compte les mouuuuuutons depuis que t'as foutu l'camps. Un mouton, oh, un autre, là-bas, regarde ! Tu veux jouer à saute-moutons ? T'aimes ce jeu non ? Les moutons blonds, c'est ton truc hein ? Allez, à trois, on saute !

Elle n'était pas dans un état normal. Et s'il se souvenait assez d'elle, s'il n'avait pas tout oublié de leur moments, il s'en souviendrait parfaitement. Se souvenir de quoi ? Que Sasha, c'était c'te fille qui aurait pu incarner la gentillesse, qu'elle ne buvait jamais et qu'elle en était là seulement par désespoir. Mais il avait réussi à faire l'impasse sur elle pendant plusieurs mois, peut-être avait-il fait l'impasse sur le reste aussi. Le destin s'acharnait sur elle, cette ordure voulait réellement la rendre aveugle. Parce qu'elle n'en pouvait plus et que l'alcool lui faisait dire le contraire de ce qu'elle souhaitait lui murmuré. Elle le détestait, et pourtant elle l'aimait à s'en faire exploser cet organe répugnant gorgé de sang. C'est moche un cœur, hein ? Quand on tombe amoureux, ce sont d'abord les poumons qui étouffent, et pas le cœur qui se serre. Ça, ça arrive seulement vers la fin, quand l'autre te dit qu'il a pris un autre chemin et qu'il n'a plus besoin de toi. Parce que oui, un couple qui dure, ça n'existe pas, ou alors, c'est qu'ils n'étaient pas dévorés par la passion. Sasha regarda Benjamin, comme si quelque chose venait de s'imposer à elle. Elle n'avait pas écouté le reste des paroles du jeune homme, de toute façon, ce n'était qu'un ramassis de conneries, elle s'en doutait bien. Ce qui l'avait retenue, c'était autre chose, de plus infime. Mais ce n'était qu'un coup de folie, une pure fiction puisqu'elle n'était plus en mesure de réfléchir & que de toute façon, il le lui aurait dit. Il était censé être son meilleur ami, n'est-ce pas ? Dans son imagination, Benjamin avait toussé, et dans l'obscurité, elle avait cru voir un filet noirâtre sortir de sa bouche, près de l'arbre. Dans son imagination, il était malade. Et il allait crever. Elle n'avait plus besoin de lui arracher le cœur pour discuter d'égal à égal, plus besoin de lui brûler les veines avec des mots de bourreaux. Elle avait une bien pire vengeance : il allait crever. Et ce serait leur fin, à tous les deux. La vraie, l'unique. A nous Ben'... On se l'était promis. Si tu tombes, je tombe. Au moins une promesse que tu auras tenue.

SASHA ▬ Les poumons attendent d'avoir une embellie pulmonaire ou la tuberculose pour sentir qu'ils existent... Hein ?

L'alcool, c'était tout ça. L'alcool, c'était mal. C'était des illusions. Point.
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